L’émotion de l’enfant en nous

En s’autorisant à ressentir ses sensations et à accueillir ses images intérieures symboliques, la personne qui est en psychothérapie ouvre peu à peu sa conscience sur un second MOI, celui de son enfant intérieur.
Contacter son émotion, c’est souvent savoir entendre cet enfant, ses émotions, ses sentiments, ses souffrances mais aussi ses joies, sa créativité, son imaginaire.
De cette rencontre va découler un apprivoisement, une sécurité intérieure qui permet d’avoir confiance et de s’estimer. La reconnaissance d’un psychisme bidimensionnel « contribue à apaiser le sujet en l’aidant à réaliser que sa souffrance n’est point consécutive à un manque réel dans l’ici et maintenant, réparable concrètement, mais qu’elle constitue l’expression des craintes de son enfant intérieur et qu’elle est donc porteuse d’un sens » (M. Nabati).
En psychothérapie, cette rencontre est source de changement pour le sujet. Dans le meilleur des cas, l’adulte d’aujourd’hui va lui faire une place réelle dans son cœur, celle que cet enfant revendique depuis toujours.

Le corps de cet enfant est donc aussi présent et il parle en fonction des besoins et des désirs qui l’animent.

« Par conséquent l’enfant en nous, et non pas vraiment l’adulte, qui craint qu’on ne l’aime pas, qu’on le juge mal, qu’on le critique, qu’on lui reproche ceci ou cela, qu’on le culpabilise, qu’on le gronde, qu’on le trouve nul, bête et vilain.
C’est lui qui doute de ses capacités, ne se croyant pas à la hauteur, se trouvant inutile ou mauvais, dramatisant tout problème, hésitant sans cesse face aux choix de sa vie, sans réussir à se décider […] C’est lui qui s’impatiente, s’emporte, s’énerve, devient coléreux, agressif ou violent, ou qui, à l’inverse, s’expose masochistement comme bouc émissaire dans des situations d’échec, de rejet et de harcèlement, cherchant des bâtons pour se faire frapper.
C’est enfin lui qui s’épuise à plaire, par le biais de la réussite et de la renommée, pour se croire quelqu’un, pour exister, être reconnu, désiré, important et aimé
 » (M. Nabati).
Nos émotions sont donc un langage dont la lecture se fait en premier lieu par le corps, et ce corps est souvent celui de notre enfant intérieur.

Bibliographie


M. Nabati, Guérir son enfant intérieur, Fayard.