Un peu d’histoire

Un peu d’étymologie

Du grec « thérapéia », thérapie signifie le culte voué aux dieux.
Les religieuses appelées « thérapeutris » prennent soin des statues des dieux, elles se chargent de maintenir une bonne relation entre les hommes et les dieux. Elles sont des médiatrices entre la matière et l’esprit. »

L’étymologie du mot psyché vient du grec « psukhê » désignant l’âme, le souffle de vie, l’énergie vitale, le siège des émotions.

La psychologie s’est constituée comme science au XIXe siècle, mais nous savons que la soif de connaissance de l’homme pour l’émergence de la pensée se trouve dès les débuts de la philosophie, dans l’antiquité grecque et même au delà.
Précurseurs sur les questions d’ordre existentielles, les philosophes ouvrent au fil des siècles un large éventail permettant de considérer la personne comme capable d’avoir une conscience d’elle-même.

Un bref aperçu de ces philosophes

Pythagore

  • Pythagore (500 avant J.-C.) : Le cerveau est le siège de l’intelligence et de la folie.
  • Socrate (- 470 à -399) : Dans ces dialogues, Socrate se présente comme celui qui sait, celui qui observe et non pas comme un ignorant ou un aveugle, comme un esprit stérile en ce qui concerne la sagesse, et qui ne possède qu’un seul art, celui de la maïeutique (l’art d’accoucher de soi). Connais-toi toi-même.
  • Platon (424 av JC-348 av JC) : Pensée dualiste. Pour Platon, l’âme pilote le corps.
  • Aristote (-384 -322) : L’âme est au corps comme la forme est à la matière (distincte et inséparable).
  • Lucrèce (1er siècle av JC) : l’âme en tant que « souffle vital » (anima en latin) anime le corps.
  • Boèce (480-524) : Traduit et commente les œuvres d’Aristote. Exprime la différence entre l’être et l’étant.
  • Descartes (1596- 1650) : Fondateur de la philosophie moderne. Formule le « cogito, ergo sum », « je pense donc je suis ». Il remanie l’approche empirique du monde et prend en compte la conscience de soi et la subjectivité.
  • Spinoza (1632-1677) : Une pensée de la connaissance, de l’affect et du désir.
  • Hegel (1770-1831) : La philosophie est un système de tous les savoirs suivant une logique dialectique. La phénoménologie est la science de l’expérience de la conscience.
  • Hume (1711-1776) : Fondateur de l’empirisme moderne. Toutes perceptions sont d’abord des impressions qui sont toujours plus fortes que les idées. Il divise le sentir de la pensée.
  • Kant (1724-1804) : Tout homme constitue une individualité existentielle. Le sujet donne forme au monde.
  • Marx (1818-1883) : Il donne une conception matérialiste de l’histoire. Il cherche dans les rapports sociaux les causes des désirs de l’homme. Sa philosophie est basée sur la lutte des classes. Il dénonce l’aliénation et combat le capitalisme.
  • Nietzsche (1844-1900) : Son enquête naturaliste sur l’ensemble des valeurs humaines (morales, intellectuelles, religieuses…) les explique en termes d’affects et d’instincts. Il cherche le sens de la souffrance. « Il n’y a pas de faits, mais seulement une interprétation des faits. Bien plus, tout est déjà interprétation, chaque signe est en lui-même non pas la chose qui s’offre à l’interprétation, mais interprétation d’autres signes ».
  • Heidegger (1889-1976) : Il propose d’accéder à la vérité de l’Être à travers une analyse de l’existence de l’homme. Le langage poétique serait le moyen d’accès à l’Être lui-même.
  • Sartre (1905 – 1980) : « Je est un autre ». Il montre l’importance de la conscience de son propre corps.
  • Merleau Ponty (1908 – 1961) : Il conçoit le corps comme la matrice de la conscience. Il est apte à percevoir le monde et à agir sur lui.
  • Levinas (1906 – 1995) : Il travaille sur l’altérité, le moi et l’autre, l’être séparé, l’intériorité et l’extériorité, le face à face.

Les noms donnés aux thérapeutes ont évolué au fil du temps et en fonction des régions du globe : guérisseurs, astrologues, philosophes, rebouteux, sorciers, chamans, magiciens, divinités, médecins, prêtres … tous, à leur manière, n’ont t’ils pas cherché une définition de l’action juste, de la connaissance vraie et de la beauté?

Dès l’époque des lumières au 18ème siècle (Spinoza, Diderot, Rousseau, Montesquieu…), la psychothérapie s’affirme peu à peu comme une démarche et une pratique spécifique recourant à diverses méthodes.
Ce sont aux notions mêmes de sujet, d’individu, de subjectivité qu’elle s’attache et les fondateurs de l’ethno-psychiatrie (Comme Devereux) offrent la distance nécessaire pour garder à l’esprit que des conduites qui, dans certaines cultures, sont admises et même honorables, sont blâmées et condamnées dans d’autres.

La construction du savoir clinique débute avec le traitement moral de Pinel, le magnétisme animal de Mesmer, Freud, Charcot… Cette psychothérapie moderne permet de poser des bases sur lesquelles vont se fonder, parfois en opposition, des thérapies avant-gardistes de la fin du siècle. W. Reich définit son concept de « cuirasse caractérielle » qui va soutenir les orientations des thérapies psycho-corporelles et la prise en compte d’un inconscient du corps. C.-G. Jung travaille sur les rêves et définit l’inconscient collectif. J. Lacan propose une cure verbale et un inconscient structuré comme un langage. Enfin, les méthodes d’observations directes des bébés d’Esther Bick, offrent un foisonnement théorique au service de la compréhension des processus d’interactions précoces. Beaucoup d’autre chercheur pourraient prendre place dans cette liste.

Quelques repères des méthodes du siècle dernier

D’un autre côté, depuis toujours la médecine n’a eu de cesse de progresser et de développer des théories sur les troubles somatiques et les maladies de l’être humain.Otto Loewi
Les découvertes se sont succédées avec des réussites notoires. Otto Loewi en 1921 démontre la transmission chimique d’informations entre les neurones. Actuellement, les neurosciences élargissent la connaissance de la nature des phénomènes psychiques.

  • La psychophysiologie
  • les études sur le conditionnement et l’apprentissage
  • le cognitivisme
  • l’élaboration des tests et des mesures de la personnalité
  • la psychologie sociale
  • la psychopathologie
  • les psychologies modernes avec l’avènement de l’informatique
  • la psychosomatique
  • et la psychologie transpersonnelle.
Tous ces domaines offrent un vaste regard sur l’appréhension de la psyché humaine.