Le thème de l’éthique est fondamental
La dyade psychothérapeute / thérapisant (patient) s’engage dans une relation singulière avec un but défini.
- Pour le thérapeute, celui d’aider son patient à s’aider lui-même.
- Pour le patient, venir s’éprouver dans son processus avec sincérité afin de dépasser ce qui le malmène.
La base de l’éthique est de savoir se poser des questions, aimer les problèmes et faire émerger du détail la richesse et les valeurs que l’on défend pour soi-même et pour son lien avec les autres dans chaque situation.
Lors de sa formation le psychothérapeute développe un savoir être et un savoir faire, il est présent psychiquement et organiquement. C’est à dire, qu’il met son psychisme et tout son être à la disposition de son thérapisant.
La qualité de la relation va dépendre de la compétence du praticien à vivre consciemment les phénomènes que le transfert de son client va lui faire éprouver. C’est donc l’engagement total de son être qui va permettre l’ouverture psychique de son client. Il se doit donc de travailler ce que nous appelons la qualité de présence.
Être psychotherapeute se résume t’il à écouter les problèmes des autres?
Non, pas seulement. Le travail est psychothérapeutique lorsqu’il permet au client d’ouvrir en lui des espaces nouveaux, d’élargir sa vision, revisiter ses systèmes de croyances et de réévaluer ses valeurs.
Cela passe donc par le fait de poser sa parole, dire et oser exprimer des non dits, des doutes et des peurs restés jusque là dans le silence intérieur. Une de mes clientes m’a dit un jour: « C’est de vous le dire qui m’a fait prendre conscience ».
En effet, prendre conscience est l’une des conditions pour être sur le chemin du changement car c’est par la parole que le sujet s’approprie son intériorité. Des témoignages disant le bien-être que cela apporte de partager enfin le poids d’une pensée ou d’un événement, est le quotidien de mon travail.
Pour que le travail soit thérapeutique pour son patient, le thérapeute est passé par l’épreuve de lui-même lors de son processus individuel.
Ce processus d’individualisation révèle ses bases, ses limites, son savoir être et construit son identité.
C’est sur cette position d’ouverture et de conscience que le travail du thérapeute se base. En perpétuelle remise en question, en recherche de sens, le thérapeute a pour mission de rester conscient des phénomènes intra-psychique afin d’œuvrer à l’autonomie de son patient.
L’éthique, un discours qui vient du coeur plus que de la raison.
Contrairement à la morale, l’éthique intègre le contexte et les contraintes d’une situation.
- Elle fait donc appel au discours venu du cœur plus que de la raison.
- Elle intègre le dialogue, l’argumentation, les paradoxes.
- Elle se différencie en cela de la morale qui est plus générale, définissant des principes et des lois dont les règles arbitraires ne tolèrent pas la discussion.
S’il est passé par un chemin personnel, le thérapeute s’est aussi engagé dans une formation professionnalisante.
- Il a été nourrit du savoir théorique, il s’est confronté à des thèmes majeurs qui lui permettent de se repérer dans son accompagnement.
- Il a acquis des outils spécifiques, la capacité à poser des diagnostics, à faire confiance aux manifestations de son corps et à développer une intelligence émotionnelle et relationnelle.
Un peu d’étymologie: Du grec ethikos, l’éthique est la science de la morale et des mœurs.
L’éthique est donc une disposition individuelle et une réflexion sur :
- Les valeurs de notre existence
- Les raisons des nos comportements
- Les questions de mœurs et de morale
- La pertinence de nos décisions dans une situation donnée.
Professionnellement, c’est :
- une compétence car l’éthique apporte la sécurité et la confiance dans les rapports humains.
- Elle est aussi une démarche pour poser le bien fondé d’une prise de décision.
- Enfin, elle est une méthode pour élaborer et répondre de manière pertinente aux besoins d’une situation.